La cuisine, ce laboratoire des sens
Depuis plusieurs semaines, la cuisine est particulièrement attirante pour notre petit Grégoire. C’est presque venu d’un jour sur l’autre… Il s’est mis à regarder ce qu’on faisait avec les casseroles, les poêles, etc…
Je me suis déjà demandé si cette envie de cuisine qu’on lit un peu sur tous les blogs était absente chez Grégoire… Mais chaque chose en son temps, ce n’est que maintenant que la “période sensible de la cuisine” entre en scène. Et Grégoire est à fond!
Si on lui dit qu’on va préparer le dîner ou faire un gâteau, Grégoire file dans la cuisine pour tirer son tabouret près du plan de travail… et aussi près des plaques électriques… C’est toujours avec une grande peur que je le vois approcher du “feu”… Sa curiosité et son envie de voir les ingrédients dans les casseroles, de vouloir les mélanger le font approcher de cette source d’accident.
Cependant, jusqu’à présent il a bien intégré le mot “chaud” et fait très attention. Cela reste malgré tout dangereux et la plupart du temps il suffit de faire un peu de vaisselle à côté pour que Grégoire s’approche avec son tabouret et se mette à “laver” lui aussi… même si souvent, cela ressemble plus à des “versées libres” et du pataugeage dans l’eau… Peu importe s’il a les manches mouillées après, cela vaut mieux qu’une main brulée…
Ce week-end, la préparation de deux grosses brioches a bien plu à Grégoire qui suivait toutes les étapes avec attention et mettait aussi la main à la pâte!
Étaler la pâte, toucher la pâte, mettre de la farine, rouler la pâte, mettre des raisins dedans, la refermer, étaler un peu de jaune d’œuf, mettre du sucre… tout cela est “sensoriel”, ses sens tactiles, gustatifs (et oui! le cuisinier goûte toujours…) et olfactifs sont affinés…
C’est magique de voir son enfant si concentré par une boule de pâte, avec cet envie de faire “comme maman”, avec des gestes parfois un peu malhabiles, mais qui ne peuvent que se perfectionner par la pratique…
Je crois bien que des moments comme cela sont très importants dans la vie d’un enfant. Rester concentré de telle façon aussi longtemps n’arrive que rarement (ou alors avec des pauses entre les “phases de concentration”) et on sent que l’enfant absorbe, absorbe et absorbe encore: vos gestes, ce que vous lui expliquez, la texture de la pâte, les coups de main…
La cuisine est un vrai laboratoire sensoriel où les enfants peuvent s’exercer naturellement pour acquérir certaines compétences, et ce sans aucun matériel Montessori, mais tout à fait dans l’esprit Montessori cependant!
Combien y a-t-il d’adultes qui aiment faire la cuisine, qui l’aiment pour ses odeurs diverses, exquises et parfois exotiques… ils l’aiment aussi pour le goût, les bonnes choses qu’on peut faire… Je crois qu’un enfant, qui tout jeune a pu voir ET participer à la préparation de repas, sera certainement d’une façon ou autre un amateur de cuisine et sans aucun doute un fin gastronome…
Les odeurs et les goûts nous restent gravés en mémoire, parfois des décennies, parfois pour toute la vie… Combien de fois il nous arrive de nous rappeler une odeur que nous avons senti dans notre prime enfance (souvent chez notre grand-mère…) des années plus tard?
Cet énigme n’est pas encore résolu par les scientifiques… La mémoire olfactive est la mémoire la plus puissante de notre corps; elle peut même perdurer, malgré une amnésie…
Le site
Mémoire et vie nous montre que M. Montessori avait raison de dire que l’enfant apprend plus et mieux avec son corps… C’est en utilisant ces cinq sens que notre mémoire est activée, renforcée… à condition de s’exercer souvent… Alors apprenons à laisser nos enfants explorer les trésors dans nos cuisines… Qu’y a-t-il de plus merveilleux que de voir comme fruit de vos activités sensorielles deux belles brioches, bien chaudes, bien appétissantes… qui vous procureront de bons petits déjeuners ou goûters?….