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Quand la rigueur des enfants surpasse celle des parents…

Combien de fois ai-je entendu des parents dire que leur enfant se salit tout le temps, a les mains pleines de chocolat du matin au soir, qu’il se jette dans le sable sans que cela ne le gêne etc…
Et bien, Grégoire, lui, semble vouloir nous montrer le chemin de la “perfection”… Il lui arrive encore de tartiner un peu le  canapé. Mais, je constate aussi que ce petit Monsieur cultive une propreté qui parfois me met à l’épreuve..Je vois chaque jour un enfant qui a horreur d’avoir une main sale, un enfant qui commence à pleurer quand il laisse tomber une pâte par terre, un enfant qui ne veut pas aller se coucher sans avoir les pieds lavés (même s’il ne marche pas pieds nus la journée et qu’il porte chaussettes et  chaussures…)…. etc…
Au printemps, quand commençait le temps des travaux dans le sable, Grégoire ne voulait pas aller dans le bac par peur de se salir…Cependant, je vous rassure, avec l’été, il a bien fini par s’asseoir dans le bac à sable, surtout quand il a découvert que l’eau mélangée au sable fait de la boue…  Mais s’il vous plait, il enlève ses chaussettes et chaussures toujours avant… et cela par tout temps, même s’il fait frais…
Sa notion de propreté n’est pas (encore) la même que celle des adultes, puisque cela ne le gêne absolument pas de venir avec ses petits pieds “sablés”, ses vêtements “sablés” dans le salon pour laisser quelques traces un peu partout…
Mais, là où moi je dis stop à la propreté, Grégoire n’a pas de problème pour continuer… Ainsi, lorsque je tente de l’emmener vers le lit sans nettoyage des pieds il me rappelle que ceux-ci ne dorment bien qu’une fois rincés…
Vous rigolez peut-être un peu? Moi aussi j’en ris parfois… mais un peu moins depuis que j’ai découvert que Grégoire ne voulait plus de sauce, de légumes ou de viande dans son assiette lorsqu’il y a des pâtes ou du riz… et tout cela pour une question de propreté et d’esthétisme… J’ai cru un moment qu’il n’aimait plus ni des légumes, ni la viande, mais j’ai fini par comprendre qu’un grain de riz immaculé ne doit jamais se laisser salir par quelques grammes de sauce au curry…
Alors que faire? Je propose à mon fils une deuxième assiette pour pouvoir y mettre les aliments “salissants”? Ou le fais-je manger dans mon assiette? Ou bien encore je fais disparaître toute assiette?…
Ces constats appellent d’autres questions…
Pourquoi un enfant quand il voit un bouchon veut absolument qu’il soit sur la bouteille et non sur la table? Ce fait empêche même Grégoire de commencer à manger… Et pourquoi veut-il ranger le fromage dans le frigidaire aussitôt qu’il a mangé, alors que ses parents eux n’ont pas encore fini?
Pourquoi un enfant ne veut pas mettre sa serviette autour du coup juste pour faire “adulte” ? Pourquoi s’énerve-t-il alors quand il laisse tomber quelque chose sur son pantalon justement parce qu’il ne veut pas mettre sa serviette?
Pourquoi un enfant d’un jour sur l’autre commence à allumer toutes les lumières partout dès qu’il entre dans une pièce (et ne les éteint pas lorsqu’il sort, bien sûr!) même s’il fait 30°C par grand soleil?Là encore, je vois bien que la période sensible ne va que dans un sens pour l’instant… Je vous referai signe lorsqu’il éteindra systématiquement toutes les lumières et notamment le soir lorsque je serai en train de bouquiner….

Comme rien n’est toujours beau, ni parfait, tout cela a bien-sûr un revers… quand  par exemple un enfant porte une telle attention vers un type d’ordre qui lui semble important, sans que cela ne l’empêche d’aucune manière de sortir tous les jouets bien rangés de l’étagère quand c’est l’heure de la sieste…
Tout cela pour dire que la dynamique d’ordre et de propreté des enfants qui traversent cette période sensible est importante pour leur développement. Elle leur est nécessaire pour conquérir plus tard un l’ordre psychique et spirituel…Et, même si elle n’est pas un décalque de notre vision de l’ordre, elle mérite d’être accompagnée telle qu’elle est, car elle correspond au développement psychique de l’enfant et non à notre vision de son développement… A nous d’être patients, même si parfois on voudrait crier “STOP”… Ne vaut-il pas mieux en sourire et se réjouir que l’enfant écoute sa nature profonde?