L’enfant est fait pour apprendre
La méthode Montessori comporte quelques points clés:
- les enfants ont un esprit absorbant
- les enfants ont des periodes sensibles (ordre, langage, marche…)
- les enfants sont fait pour apprendre, cette caractéristique leur est innée
- les enfants apprennent en travaillant
- les enfants traversent des phases différentes (0-3, 3-6, 6-9, 9-12, 12-18ans)
Quelques sujets ont déjà été abordés dans différents articles. Aujourd’hui, voici un petit résumé sur une des caractéristique des enfants: leur appétit pour apprendre!
M. Montessori soulignait souvent combien l’enfant a depuis sa naissance une motivation profonde pour apprendre. On ne peut l’empêcher d’apprendre et d’absorber. Cela fait partie de son être. L’éducateur conscient de cette attente sert l’enfant au mieux lorsqu’à chacune des étapes de son développement il soutient et encourage ce mouvement. Les frustrations manifestées par l’enfant proviennent souvent du manque de compréhension de la part de l’adulte de ce besoin insatiable de découvrir et d’apprendre.
Il est donc utile d’observer ce processus de développement et d’en saisir la signification.
L’observation de l’enfant montre que ce principe d’apprentissage commence
dès la naissance. Très vitre l’enfant découvre et expérimente l’environnement
dans lequel il vit. Sa période « touche à tout » débute dès qu’il
commence à être mobile. Toute pièce qu’il traversera sera pour lui un monde à
découvrir. Rien ne l’arrêtera…ou presque…car ses expériences répondent à son
profond besoin de développement. Avant ses 2 ans, on a déjà le bonheur de le
voir affirmer sa personnalité. Il veut « faire seul » avant même de
pouvoir le dire clairement.
L’idée de Maria Montessori d’offrir à l’enfant un environnement adapté
provient des nombreuses observations qu’elle a faite de son besoin irrésistible
d’apprendre. En lui proposant un environnement le plus adéquat possible, l’adulte
donne à l’enfant la possibilité de réaliser de nombreuses expériences qui vont
lui permettre de développer sa tonicité physiologique et psychologique. En
étant très tôt en mesure d’agir dans un environnement donné, l’enfant développe
son sens du réel et de l’adaptation. Sa conscience s’éveille au fil des
expériences vécues. Il n’a de cesse de s’émerveiller de tout ce qu’il peut
voir. Le voilà enjoué, vif, précis cherchant à pénétrer de tous ses sens le
monde qui s’offre à lui.
L’une des caractéristiques du processus d’apprentissage de l’enfant est liée
au mouvement. L’enfant apprend et absorbe avec ses sens et notamment ses mains.
M. Montessori soulignait à quel point le développement de l’intelligence va de
pair avec le mouvement. Pour elle, l’intelligence se développe même par le
mouvement. L’immobilisme physique constitue donc une contrainte psychologique.
L’intelligence, les sens et les muscles sont appelés à s’harmoniser pour
favoriser le développement de l’enfant. L’agitation musculaire empêche les sens
de l’enfant de se laisser saisir par l’environnement. Mais en même temps les
sens et l’intelligence ont véritablement besoin de cette aptitude musculaire
pour se nourrir de toute leur puissance. C’est un premier niveau d’harmonisation
auquel l’enfant est invité. Ce sera pour lui un point d’appui qui lui permettra
plus grand d’unifier profondément les langages du corps, du cœur et de l’esprit.
L’important est donc d’accompagner réellement les
interactions entre l’enfant
et l’environnement. On ne peut se contenter ici de le tenir sagement assis pendant
que nous lui montrons quelque chose. Non. Pour se développer l’enfant doit
prendre part « à pleine main » ! C’est la raison pour laquelle
la télévision peut être un « drame » pour l’enfant. Sa musculature n’étant
pas engagée, il ne peut rien apprendre de profond (sans parler du fait que la télévision est nocif au développement d’un enfant). L’enfant souhaite participer
à toutes les activités de la maison. En lui adaptant des instruments à sa
mesure, il pourra contribuer aux travaux quotidiens pour son plus grand
bonheur. Rien ne l’effraie…que l’incapacité des adultes à le laisser coopérer
aux actions communes du microcosme social dans lequel il vit.
Un autre point important à ne jamais perdre de vue pour l’adulte est que
chaque
enfant apprend à son rythme. Chaque enfant est différent. Le forcer à
faire ce que sa volonté n’a pas encore mûrie c’est rompre le processus de
développement homogène inscrit en lui. Sans jamais forcer, il convient de
présenter régulièrement une activité à l’enfant en suscitant son intérêt. Et,
souvent au moment où l’on s’y attend le moins, l’enfant se lance. En l’accompagnant
et en le soutenant sans le brusquer on donne alors à l’enfant la possibilité de
s’intéresser plus rapidement à de nouvelles activités. Pour les plus petits, il
est important de leur présenter des activités qu’ils pourront réussir assez
facilement. Ainsi de petits obstacles en petits obstacles surmontés, la
confiance s’installe durablement dans l’esprit de l’enfant.
Un dernier élément lié à ce processus d’apprentissage concerne la répétition. L’enfant
en bas âge a la capacité de répéter sans cesse la même activité. Sa logique de
développement est portée à la maîtrise. Tant qu’il ne se sent pas maître de son
action, l’enfant répète régulièrement une activité. Les recherches ont par ailleurs montré que les brefs échanges avec l’enfant pendant son travail, par l’utilisation du terme précis au moment où il agit, permettent de renforcer et d’améliorer son processus d’apprentissage.