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Le rôle des parents dans l’éducation des enfants entre 0 et 4 ans.

« Laissons de côté le rôle de surveillant et efforçons-nous à la place de préparer un environnement adapté. Plus l’environnement répond aux besoins de l’enfant, plus l’adulte peut rester en retrait » soulignait sans cesse Maria Montessori.
L’ENFANT ET L’AUTONOMIE
Déjà tout petit l’enfant s’efforce sans arrêt de gagner en indépendance. A l’affut d’un petit objet qu’il pourra manipuler pour exercer ses mains ou attirer par la cuillère qu’il cherche à mettre lui-même en bouche, l’enfant manifeste très tôt cette recherche d’autonomie qui caractérise sa dynamique psychique. Confiant dans son environnement et dans l’affection de ses parents, il passera beaucoup de temps à observer. A voir son regards vif, on devine déjà l’intérêt immense qu’il porte au monde qui l’entoure. Il apprend très vite comment agir…et réagir aux situations variées qu’il rencontre. Lorsque ses parents répondent à ses premiers besoins avec sollicitude et affection, l’enfant développe la confiance originelle. C’est sur cette base, que l’enfant développe une saine relation vis-à-vis des êtres humains et de son environnement. A travers ce lien affectif, c’est toute une relation de confiance qui se tisse avec ses futures relations humaines. On ne redira jamais assez que pour alimenter cette confiance originelle, l’allaitement est le moyen naturel le plus efficace lorsqu’il s’accomplit dans un mouvement de tendresse et de sérénité.
Maria Montessori disait souvent que le nouveau-né n’est pas simplement un petit animal qu’il convient de nourrir. Il est depuis la naissance un esprit en création. Et quand on veut s’en occuper pour son bien, il ne suffit pas de répondre à ses besoins corporels, il faut dès le commencement s’intéresser aux manifestations de son psychisme et accompagner sa croissance.
Les trois premières années l’enfant montre une véritable passion pour le mouvement, l’ordre et le langage. Ces trois manifestations sont caractéristiques de l’orientation psychique qui conduira l’enfant vers une autonomie toujours croissante. En lui offrant un environnement qui le laisse au maximum libre de ses mouvements, en repérant ses périodes sensibles liées à l’ordre, en prenant le temps de lui parler simplement, lentement et clairement, l’adulte offre à l’enfant un terrain idéal pour accompagner sa conquête de l’autonomie. La difficulté pour l’adulte est de renoncer à apprécier les besoins de l’enfant à la mesure de son propre jugement. Ensuite, à force d’observations, l’adulte parviendra à reconnaître les vrais besoins de l’enfant sans les apprécier à travers une lecture trop rationnelle.
Prenons l’exemple du mouvement. A partir de 6 mois, l’enfant montre une très haute activité corporelle. Il a besoin de bouger ses membres. Ses mains, a y regarder de près, témoignent d’une énergie exceptionnelle. Cette surabondance de mouvement exprime le besoin qu’à l’enfant de prendre progressivement possession de son corps avant de pouvoir se lancer à la découverte du monde qui l’environne. Plus l’enfant aura eu l’occasion d’expérimenter les richesses de ce corps en mouvement, meilleur sera son futur contact direct avec l’environnement. A cet âge, l’enfant ne recherche pas un jouet bruyant et excitant. Il attend qu’on lui permette de se saisir de petits objets pour développer ses premières activités manuelles. Il cherche de l’espace pour expérimenter toutes sortes de mouvement qu’il maîtrisera d’autant mieux qu’on n’en aura pas forcer le développement. Il apprendra à ramper de lui-même,
 comme à s’asseoir de lui-même avant de marcher seul. Respecter son rythme, c’est lui permettre d’arriver à une véritable maîtrise de son activité futur. La maîtrise du corps développe un équilibre psychique. Chez le tout jeune enfant, la relation entre son activité musculaire et sa « tonicité » psychologique est évidente. A condition de prendre le temps de le regarder en mouvement.
QUEL CONTACT AVEC L’ENFANT ?
L’adulte qui se lance dans l’aventure pédagogique met souvent en avant le « style éducatif » qui lui servira de boussole. Cette approche court toujours le risque de laisser de côté les besoins de l’enfant et les activités qui assureront son bon développement psychique. L’adulte s’adresse souvent à l’enfant à travers une série de principes que l’enfant, faute d’expérience progressive, n’a pas la capacité d’assimiler pour les faire vivre. La science de l’adulte épuise souvent l’enfant tout comme les rythmes qu’il lui impose. Dans le monde d’aujourd’hui, l’enfant court le risque de se retrouver condamné à l’inactivité. Tout va si vite… Pourtant, si l’on s’accorde un tant soit peu à ses rythmes physiologiques, l’enfant de 2ans se montre capable de s’habiller, de mettre la table, de ranger le lave-vaisselle, de balayer, de s’occuper des plantes de la maison, d’ouvrir et de fermer les portes, de ranger, de nettoyer…Si l’adulte accepte de laisser sa montre de côté et fait participer l’enfant à la vie pratique de la maison, ce dernier montre déjà tout jeune une très grande autonomie. Dans le langage cela se traduit souvent par un papa/maman « moi faire seul » qui en dit long sur l’appétit psychique du tout jeune explorateur.
Mais l’adulte, piégé souvent par la vision qu’il a de l’enfant intervient « manu militari » pour prévenir tout risque qui pourrait survenir. En faisant cela, en dehors de toute situation réellement dangereuse, il gêne la croissance de l’enfant et le développement de sa personnalité.
– L’enfant veut nettoyer la table avec l’éponge ; l’adulte lui arrache des mains pour que cela aille plus vite.
– L’enfant veut ouvrir la porte ; l’adulte le précède pour ne pas devoir attendre une minute devant.
– L’enfant veut mettre son t-shirt seul ; l’adulte lui enfile de peur d’être en retard.
Etc,etc, etc
De temps à autre, l’enfant parvient à mener une activité à l’abri du regard de l’adulte. Il revient alors fier d’être parvenu à surmonter une difficulté. Sa joie est manifeste….Pour lui offrir ces moments de contentement intense, il suffit de garder en mémoire active ce principe de Maria Montessori : « On doit aussi souvent que possible laisser l’enfant faire par lui-même ». Ce ne sont pas les occasions qui manquent, c’est souvent le temps que nous leur accordons pour les réaliser qui fait défaut…Si le rythme des enfants devenait notre rythme à la maison nous leur offririons mille occasions de courir vers la normalisation.
SE POSER QUELQUES QUESTIONS ET MIEUX OBSERVER
Les habitudes se prennent vite. Les changer demande plus de temps. Le regards que nous posons sur nos enfants peut se figer…et les figer en-même temps leur faisant perdre le désir d’autonomie inscrit dans leur psychisme. Pour raviver un regard qui soit capable de stimuler l’enfant il faut se poser des questions sur la façon dont nous voyons l’enfant agir. Des questions simples. Si simple qu’on en oublie toute la richesse…
–          Qu’est ce que j’observe ?
–          Qu’est ce que fait l’enfant ?
–          Que fait-il précisément et comment le fait-il ?
–          Que se passe-t-il lorsque j’interviens à contretemps ?
–          Pour quelles raisons est-ce que j’interviens ?
–          Comment l’enfant réagit ?
–          Comment est-ce que je justifie ces interventions pour moi et pour l’enfant ?
Ce ne sont que quelques exemples. Il s’agit surtout de sortir d’une routine qui freine le développement de l’enfant. Si nous portions autant d’attention à ses actions quotidiennes qu’à ses premiers pas, il n’en serait certainement que plus heureux….
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